LIFESTYLE

Sexisme, homophobie, culture du viol, body shaming : les publicités qui dérapent

Si vous me connaissez, vous savez que je suis rarement hors de moi. Mais quand je me vénère, je me vénère grave. Aujourd’hui est un de ces jours.

On est quotidiennement bombardés de publicités à n’importe quelle heure de la journée, dans n’importe quel lieu. Des pubs plus ou moins drôles, plus ou moins percutantes. Mais il arrive que parmi elles, un message inacceptable soit véhiculé, sans même que l’on ne s’en aperçoive. Et c’est certainement ce qui est le plus pervers : qu’un propos sexiste ou dégradant soit présenté, banalisé et inconsciemment absorbé par tous, à tel point qu’il devienne « normal » et toléré. Parce que la publicité, par son omniprésence, impactera forcément les mentalités et notre perception des autres et du monde, je refuse de fermer les yeux sur ce qui me semble inacceptable. Alors, je balance.

Sexisme, homophobie, body shaming, culture du viol… les mauvais élèves du marketing.

>>> Lire aussi : Mensonges, illégalité, rachat de silence : ces marques qui dépassent les bornes <<<

Photo d’illustration : Publicité American Apparel (Pour plus d’images, rendez-vous sur “Je suis une publicité sexiste)


Krys et la culture du viol

Cette pub (qui m’a d’ailleurs donné envie d’écrire cet article), on la voit au moins 3 fois par jour en ce moment à la télé. Notre opticien, super serviable explique en voix off qu’il était là à toutes les étapes de notre enfance. Jusque-là tout va bien, même si la création marketing d’un lien pseudo affectif entre la marque et le consommateur est affligeante de banalité.

Là où ça se gâte : Oui mais voilà, sur un des plans, on découvre deux garçons dans les vestiaires, qui regardent des jeunes filles prendre leur douche à leur insu. Et la voix-off de dire « quand tu découvrais l’anatomie, j’étais là ». ALORS NON, ça n’a rien à voir avec la découverte de l’anatomie, il s’agit d’un acte puni par la loi qui n’a absolument rien de drôle ou de normal. La publicité présente ça comme un passage obligé que vivent tous les enfants, or, c’est absolument scandaleux à mes yeux de le présenter comme tel. Il s’agit d’une intrusion dans l’intimité de ces jeunes filles particulièrement inacceptable, une AGRESSION. Je vous invite à lire le génial article de MadmoiZelle : La culture du viol se porte bien dans nos écoles qui parle justement des comportements sexuels des jeunes garçons envers les jeunes filles qui sont minimisés et passés sous silence par les adultes.

Victoria’s Secret et le body shaming

Entre cette marque et moi, c’est le grand désamour. Tout a commencé un jour où je voulais naïvement shopper des sous-vêtements sur leur site et où je suis tombée sur des mannequins maigres à faire peur retouchée de manière indécente et peu objective. Loin de moi l’idée de faire du body shaming inversé en blâmant les morphologie rectiligne, mais ce qui me dérange, c’est surtout l’apologie d’un corps sans aucun défaut, presque inhumain (j’avais lu une interview de la personne qui retouchait les mannequins de la marque et qui disait qu’en vrai, elles ne ressemblaient absolument pas à l’image qu’ils créaient pour le campagnes marketing), comme le seul qui puisse être joli et validé par la société.

Alors quand je vois cette affiche avec des filles avec la mensuration aussi impeccable qu’impossible (à savoir 1m80, 50 kilos, 90D et vas-y que je chausse du 36) avec la mention « The perfect body » ça me met légèrement (comprendre « carrément ») hors de moi. Comme dirait Marilyne Monroe « A toutes les femmes qui se trouvent grosses car elles ne font pas du 34, vous êtes toutes belles. C’est la société qui est moche. »

Bagelstein et le sexisme, l’homophobie et autres joyeusetés indécentes

Sur leur site, les chiennes de garde présentent l’enseigne comme « coutumière des campagnes de publicité d’un goût douteux, et particulièrement sexiste et homophobe ». En cause cette fois une publicité pour la presse écrite qui est révoltante sur bien des aspects. On citera notamment, dans le désordre, des phrases qui se passent de commentaire :

  • « Il est chaud votre trou ? » présenté comme un SMS fictif envoyé par Denis Baupin, mis en cause pour agressions et harcèlement sexuels dans l’affaire Baupin.
  • « Un homme amoureux ne brisera jamais le cœur d’une femme. Mais son cul peut-être. »
  • « Conseil : Il ne faut pas jouer avec le cœur d’une femme mais avec ses seins, elle en a deux. »
  • « Marre de ces gays-là ! »
  • Défis relayé sur leur compte Twitter tels que : « Cap ou pas cap de mettre ta main sous la jupe de Serena Williams ? »

Et si vous voulez rire (jaune), je vous laisse lire la réponse de Gilles Abecassis, le cofondateur de la marque, pour se défendre : « Je ne vois pas pourquoi ça choque (…). On ne peut plus rien dire, c’est dingue ! Si on parle de sexe, on nous taxe d’être sexistes alors que c’est tout le contraire. Notre démarche est citoyenne et solidaire. ». Pauvre chou.


C’est vrai que je n’ai pas l’habitude de traiter des sujets de société sur le blog, mais comme récemment j’ai appris que grâce à vous, on était plus de 10 000 tous les mois sur My sweet Cactus (vous êtes des amours), j’avais envie de diffuser ce sujet qui me tient à cœur auprès du plus grand nombre. Mais du coup, comme on est tout plein, c’est à votre tour de me dire ce que vous en pensez !

Partagez votre avis et racontez-moi ce qui vous met le plus hors de vous !

Bisous un peu vénères

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *